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le syndrome du hérisson, ou dilemme du hérisson

Photo du rédacteur: christelleamosse8christelleamosse8

C’est quoi le syndrome du hérisson, comparaison du philosophe Schopenhauer à propos de la complexité des relations humaines ?

 

C'est le philosophe Arthur Schopenhauer, souvent décrit comme "le philosophe du pessimisme », qui écrivit une histoire métaphorique sur les hérissons, la voici…

Par une froide journée d'hiver, un groupe de porc-épic se blottit les uns contre les autres, non pas pour se câliner, mais pour se réchauffer et échapper au gel.

AÏE ! AÏE !

Leurs piquants se plantent dans leurs corps, ils souffrent, gémissent, puis s'éloignent pour éviter la douleur… mais bientôt, ils ont de nouveau froid. Alors ils reviennent se rapprocher.

AÏE ! AÏE !

À nouveau, les piquants causent des blessures, les forçant à s'écarter. Mais dès que le froid se fait sentir, ils reviennent encore et encore...

Cela continue jusqu'à ce qu'ils trouvent enfin la distance qui leur permet de se réchauffer sans se blesser.

 

Pour Schopenhauer, cette métaphore illustre l'importance de trouver la juste distance dans les relations humaines. Trop de proximité, et l'on risque l'étouffement, comme une mère possessive avec son enfant. Trop de distance, on fait face à la solitude, au froid de l'indifférence. Ressentiment d’un enfant se sentant rejeté ou abandonné par une mère non disponible.

Pour trouver l’équilibre, il faut donc savoir se rapprocher sans se blesser, et s’éloigner sans tomber dans l’isolement.

 

Peut-être avez-vous déjà pu entendre de la part d’un proche des choses comme :

"Quand je n’ai personne dans ma vie, je me sens vide… »

« Il m’arrive de me sentir indigne d'être aimée, et je n'apprécie presque rien… »

« Lorsque je me rapproche de quelqu’un, je me sens étouffé …"

 

Dans son idée, Schopenhauer pensait que tout dans le monde était investi par la volonté ou par le désir incessant de vivre. Pour lui, ce n'était pas une bonne chose, mais une forme de variation entre la souffrance et l’ennui.

 

Pour lui, la volonté n’était pas quelque chose de contrôlable, mais plutôt comme quelque chose dont les personnes sont esclave, une demande infinie et jamais satisfaite.

 

Le syndrome

Le syndrome du hérisson est évoqué déjà en 1851 dans des essais philosophiques grecs.

Cette métaphore digne d’une fable de la fontaine, pouvant être destinée aux enfants, résume en fait, la nature complexe des relations humaines et, conformément à la réputation de Schopenhauer, elle n'a pas une fin très heureuse.

La fragilité semble nécessaire afin que les relations soient plus élevées et plus convenable, mais elle décuple le risque d'une souffrance plus profonde.

Nous apprenons à vivre pris entre l’isolement et le danger de se blesser les uns contre les autres.

Toujours d’après Schopenhauer, les Hommes se rapprochent les uns des autres pour répondre au besoin social et combler le vide de leurs propres vies, mais leurs défauts et valeurs divergent et les séparent à nouveau.

La bonne distance est la distance nécessaire qui nous permet de nous supporter, et est dans l’idée du philosophe la politesse et les bonnes manières. Sans cela, nous serions alors dans l’incapacité d’éprouver des relations sociales positives. 

 

 

La distance de précaution

 

Malgré le ton pessimiste, la force de cette comparaison a résonné chez ceux qui explorent les épreuves intérieurs.

Dans "Psychologie de groupe et analyse du moi", de Freud en 1921, il fait référence à ce syndrome, indirectement, en exposant "l'ambivalence des sentiments" naturels aux relations à long terme. Pour lui, rien n’est totalement blanc ou noir : « dans l'amour, il y a la haine, dans la haine, l'amour. »

 

Comme lui, d’autres théoriciens, chercheurs et psychologues ont à l’esprit une idée sur ce syndrome du hérisson.

 

Selon une étude IFOP, en 2024, 58 % des Français recherchent parfois la solitude contre 21 % qui souhaitent l’éviter à tout prix.

Cela a donné un point de départ a certaines études sérieuses qui se sont penchées sur la manière dont les Hommes réagissent à l’exclusion, par exemple.

 

Pour revenir à cette métaphore, cela peut être un outil permettant à un consultant en souffrance, animé par un sentiment de clivage dans ses relations sociale. Certains souffrent de la solitude, la voyant comme un échec de vie, sans se rendre compte que cela nous est essentiel pour aller à la rencontre de soi-même.

 On peut dire également que cela démontre les limites physiques et émotionnelles de chacun, mais aussi d’autres aspects comme les relations interpersonnelles et / ou sociales.

 

Le syndrome du hérisson se popularise et est évoqué par certains auteurs ou artistes dernièrement. Exemple :

La série manga « neon genesis evengelion », deux épisodes traitent du sujet expliquant pourquoi le héros a tendance à s’éloigner des autre pour ne pas souffrir. Il apprendra en essayant, par ses erreurs et ses victoires, à trouver la distance nécessaire.

 

Dans le roman « L'Élégance du hérisson » de Muriel Barbery, le syndrome du hérisson est métaphoriquement illustré à travers les vies des personnages principaux. La concierge, Renée cache son intellect de façon froide afin de se protéger du regard des autres, alors que Paloma, une jeune surdouée s’isole volontairement. Ces personnages vont donc varier leur besoin de relation à l’autres avec un instinct de protection en se repliant sur soi.

 

Dans son autobiographie : « La prochaine fois que tu mordras la poussière », Panayotis Pascot, se confie sur les tourments de sa vie et parle sans détour durant un chapitre du syndrome du hérisson. Balloter de famille d’accueil a un solitude prégnante, sa santé mentale fragile, il a été en proie à une dépression profonde.

 

Pour revenir à la théorie de Schopenhauer, il a formulé une hypothèse sur l’auto génération de la chaleur. Il disait que celui qui produit beaucoup de chaleur intérieure, aimera autant se tenir plus loin de la société pour éviter de fournir ou d’obtenir des contrariétés ou des « embêtements ».

 

 



Sur le plan personnel, il faut savoir que le philosophe vivait une vie isolé presque totalement des autres et n’avait de compagnie que par les chiens qui l’accompagnaient toujours. Il est décédé d’une crise cardiaque des suites d’une pneumonie en septembre 1860.

 

Conclusion

 

Comme les hérissons, qui ont appris à se tenir à la bonne distance les uns des autre, la distance la plus sure est la plus nécessaire, et apprenons à aimer notre solitude nécessaire et trouver un équilibre au contact des autres, quels qu’ils soient.



 

 

 
 
 

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